mercredi 30 août 2017

Tourisme en Normandie : le Manoir d’Ango à Varengeville-sur-Mer (76) (visite du 23/07/2017)

Après le Bois des Moutiers, retour à Varengeville-sur-Mer pour la visite du Manoir d’Ango.

Le Manoir d’Ango a été construit entre 1530 et 1542 par Jehan Ango, un riche armateur dieppois, qui avait acquis en 1525 la Terre de Varengeville de 5000 hectares.

Le principal intérêt de ce manoir est d’être directement inspiré des constructions de la Renaissance italienne dont il est le représentant unique en Normandie, influence mêlée avec le style cauchois, la mosaïque des briques, le silex des falaises et grès provenant des carrières de la côte normande et les fenêtres sont sculptées dans des pierres des rives de la Seine.

Le Manoir d'Ango a été l’un des premiers monuments classé monument historique, en 1862.

2017.07.23-001 2017.07.23-014

Adresse : Manoir d’Ango, Chemin de Cayenne, 76119 Varengeville-sur-Mer
Horaires : tous les jours du 1er mai au 30 septembre, les week-end et jours fériés du 1er au 30 avril et du 1er octobre à la Toussaint, de 10h00 à 12h30 et de 14h00 à 18h00
Tarifs 2017 : 5,50 €
Contact :
contact@manoirdango.fr
Site web : www.manoirdango.fr

Plan du manoir

Manoir d'Ango plan

1. Le châtelet d’entrée

Le Manoir d'Ango a été bâti sur les ruines d'un fortin dont les deux tours ont été conservées et constituent l'entrée de l'édifice. La tour de droite faisait office de chapelle privée, celle de gauche est parée de ses meurtrières. L'entrée piétons se faisait par le petit porche de droite (fenêtre aujourd'hui). Cet ancien porche est surmonté des armoiries de Jehan Ango sur fond d'albâtre. On remarquera que l'aile sud du Manoir, qui est une façade d'apparat, n'est pas perpendiculaire au châtelet d'entrée, de façon à être mieux vue par les visiteurs, et est raccourcie par un effet de perspective.

2017.07.23-002 le châtelet d'entrée

2. La loggia

La loggia, alors très en vogue en Italie, a une fonction d'apparat et d'accueil des invités. L'accès se faisait par un escalier à double rampe, qui a disparu au 19ème siècle. C'est sur ce perron que Jehan Ango a accueilli François 1er en 1534.
Les arcades et la loggia sont encadrées de médaillons représentant Eole, dieu du vent, Ops déesse de l'abondance, François 1er et la Reine Claude, enfin les Médicis : le Doge de Venise et le Pape Jules II.
La tour est décorée sous chaque fenêtre de dessins en grès et silex différents. En haut sur le côté à droite des fenêtres est dessinée, en pierres plus foncées, une croix.
Au-dessus de la loggia s'étendait à l'époque, tout au long du bâtiment, une grande pièce d'un seul tenant qui était la salle de réception. Elle comporte cinq grandes fenêtres à meneau côté cour et autant, en vis-à-vis, côté jardins.
Au milieu du bâtiment, trois petites portes ont été exécutées à Florence dans la pierre de Toscane, remontées sur place et serties dans une tapisserie de silex et de grès.
À droite, les fenêtres en forme de hublot donnent sur l'« étuve », qui était la salle de bain de l'époque.
Pour accéder à la loggia, on doit emprunter l'escalier de la tour. De cette tour (que l'on peut gravir jusqu'à la 3ème fenêtre, la partie supérieure devant être réparée), Ango, dit-on, surveillait sa flotte (le plateau était à cette époque moins boisé).

2017.07.23-003 la loggia 2017.07.23-018 Stéphanie dans la loggia

3. Le colombier

Construit en 1532, le colombier (le mot « pigeonnier » ne s'utilise que depuis le XVIIème siècle) est alors le plus grand de France (11 mètres de haut et 22 mètres de circonférence). Il se compose de 1600 boulins (niche abritant un couple de pigeons) pouvant héberger 3 200 pigeons. Le droit de colombage est issu du Moyen Âge. Il était un privilège de la noblesse et le nombre de boulins indiquait la richesse de son propriétaire, ce qui donne une idée de la puissance de Jean Ango. C'est le premier des droits féodaux à être supprimé à la Révolution, car ces élevages de pigeons faisaient beaucoup de dégâts parmi les récoltes.
La forme en bulbe du toit, sans équivalent en France, reflète l'influence byzantine, à l'époque de l'alliance entre la France et la Turquie.
On admirera la savante marqueterie du mur, réalisée à partir des matériaux locaux : briques, silex et grès.
La corniche de pierre à mi-hauteur porte le nom de « larmier » : elle fait office de barrière contre les rongeurs escaladant la façade pour aller dévorer les œufs des pigeons.
Ango y fit élever des pigeons voyageurs pour rester en contact avec ses navires.
Ayant servi les siècles suivants d'étable, on n'y trouve plus aujourd'hui qu'une mangeoire circulaire et quelques boulins.

2017.07.23-004 le colombier 2017.07.23-008 le colombier 2017.07.23-009 mangeoire dans le colombier

4. L’aile est

Au-dessus des deux voûtes d'entrée, des médaillons représentent François Ier, dont le visage a été mutilé, et la Reine (Éléonore de Habsbourg, sœur de Charles Quint), entourée, de chaque côté, par Jehan Ango et son épouse réunis dans le même médaillon, et par « le bon sauvage ». À droite au-dessus de la porte d'entrée de la tour apparaissent les écussons en forme de coquille Saint-Jacques, qui furent l'emblème de Dieppe au Moyen Âge.
Les fenêtres à meneau (croisillon) sont typiques de la Renaissance, et sont en calcaire blanc.
À gauche, du côté du colombier, les petites portes basses étaient celles d'un chenil, autrefois plus profond, qui abritait des chiens de chasse.

2017.07.23-006 voutes d'entrée de l'aile est 2017.07.23-010 l'aile est

L'aile est comprend trois pièces ouvertes au public :

5. La pièce d’agrément

Pièce de gauche. Belle cheminée où sont représentés, en haut des pilastres (colonnes), Jehan Ango et son épouse, Anne de Guillebert.

2017.07.23-011 la cheminée dans la pièce d'agrément

6. La cuisine

Pièce de droite. Cette salle était la cuisine. Les dalles de grès du sol sont d'origine.
Les repas étaient préparés dans la cheminée ; les pierres incrustées dans le mur du fond de celle-ci faisaient office de plaque de cheminée.
Les gardes dormaient dans les niches supérieures, de part et d'autre de la cheminée. De cet emplacement, ils surveillaient le porche d'entrée (condamné depuis et remplacé par une pièce). Dans la niche de droite, une tête de chien aux yeux exorbités symbolise la garde.

2017.07.23-012 la cuisine

7. L’aile nord

Cette partie, qui remonte à l'origine du Manoir, était à vocation agricole. Elle abritait jusqu'en 1976 une grange et une étable. Elle a été transformée en salle de réception, qui peut être louée pour des mariages et autres événements (capacité de 300 personnes assises).

2017.07.23-005 l'aile nord 2017.07.23-013 l'aile nord

La visite se poursuit dans les jardins, en franchissant le porche ouest.
Avant de passer ce porche, on peut remarquer la façade de l'aile ouest, côté cour, garnie de trois fenêtres Renaissance.

2017.07.23-021 l'aile ouest

8. Le jardin ouest

Le terrain ouest, qui était marécageux, a été asséché et transformé en jardin d'agrément, comportant une pièce d'eau paysagère, dont on peut faire le tour.
La maison qui repose sur un ancien mur d'enceinte était couverte de chaume, comme l'atteste le tableau d'Eugène Isabey (1850), exposé au Musée du Louvre, à Paris.

2017.07.23-015 pièce d'eau dans le jardin ouest 2017.07.23-022 Stéphanie dans le jardin

9. Le jardin sud

Le château, construit face à la mer, tourne le dos au midi. C'est pourquoi la façade sud est aveugle, sauf dans sa partie supérieure, qui était occupée par la salle de réception et ses grandes fenêtres Renaissance. De celles-ci, les dames pouvaient suivre la chasse.
Cette aile sud est remarquable par ses dimensions imposantes (50 mètres de long et 18 mètres de haut). Les murs font deux mètres d'épaisseur à leur base. L'effet monumental est accentué par les raies horizontales formées par les couches de grès et de silex.

2017.07.23-007 l'aile sud
2017.07.23-016 la façade sud 2017.07.23-017 la façade sud

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