mardi 14 mars 2017

Loisirs : 50 avions de légende en maquettes

Cet article a été rédigé à partir de l’ouvrage “Avions de légende 50 maquettes à monter” et décrit donc les 50 avions emblématiques de l’aviation depuis le Flyer des frères Wright jusqu’au Boeing 787. En passant par les avions qui ont joué un rôle dans l'histoire de la conquête du ciel comme le monoplan avec lequel Louis Blériot a traversé la Manche, le Spirit of St. Louis à bord duquel Charles Lindbergh a survolé l'Atlantique en 1927, le Bell X-l, avion-fusée grâce auquel le pilote d'essai Chuck Yeager a franchi le mur du son en 1947... En passant par les avions caractéristiques de leur époque avec les premiers avions de chasse, les avions de la Première Guerre mondiale, représentés par le Sopwith Camel et le Fokker Dr.l, auxquels ont succédé lors de la Seconde Guerre mondiale le Supermarine Spitfire, le Messerschmitt Bf-109 et le North American P-51 Mustang. En passant par les avions emblématiques du design aéronautique comme le Douglas DC-3 ou le Boeing 747. En passant par les avions retenus justement parce qu'ils s'écartaient de la norme, comme le Gee Bee Super Sportster en forme de tonneau ou l'Airbus Béluga au front bombé. Ou en passant par des avions qui ont repoussé les limites technologiques de leur époque, depuis le Deperdussin monocoque qui battit les records de vitesse en 1913 jusqu'aux merveilles de la technologie moderne que sont le SR-71 Blackbird et le chasseur furtif F-117.

Chaque avion est accompagné de sa fiche d'identité précisant sa vitesse, sa taille (envergure et longueur), le nombre de membres de son équipage et son pays d’origine et les modèles réduits sont à construire soi-même.

50 avions de légende

1903 : Wright Flyer

  • Vitesse maximale : 48 km/h – Envergure : 12,3 mètres – Longueur : 6,4 mètres – Équipage : 1 personne – Origine : États-Unis
  • Le 17 décembre 1903, les frères Wright, Wilbur et Orville, qui tenaient un magasin de bicyclettes à Dayton dans l’Ohio, furent les premiers hommes à voler avec un engin motorisé plus lourd que l’air. Le plus long des quatre vols d’essai qu’ils effectuèrent sur les côtes de Caroline du Nord dura 59 secondes. Ce n’était pas beaucoup, mais cela suffit. Ils avaient résolu le problème du déplacement aérien.
    Les frères Wright ont construit leur Flyer dans leur atelier. Il leur fallut tout inventer, même le moteur et les hélices, qu’ils placèrent à l’arrière, derrière les ailes. Le pilote était allongé sur le ventre dans un berceau sur l’aile inférieure.

1903 Wright Flyer

1909 : Blériot XI

  • Vitesse maximale : 58 km/h – Envergure : 7,8 mètres – Longueur : 8 mètres – Équipage : 1 personne – Origine : France
  • C’est Louis Blériot qui effectua la première traversée de la Manche en aéroplane. Obsédé par l’idée de voler et le défi que cela représentait, Blériot avait conçu et piloté les premiers monoplans (avions avec une seule paire d’ailes) opérationnels, qui lui avaient valu de terribles accidents et une quasi-faillite. Le 25 juillet 1909, son Blériot XI traversa la Manche en 36 minutes et lui apporta gloire et fortune.
    Le Blériot était étonnamment frêle : un simple assemblage de mâts de bois recouvert de toile à l’avant. Le pilote s’asseyait sur un siège ordinaire fixé au fuselage, exposé au vent, sans ceinture de sécurité ni sangle pour s’attacher.
    Le Blériot était si léger qu’un moteur de motocyclette lui suffisait pour voler. Son armature en bois était consolidée par des câbles métalliques.

1909 Blériot XI

1913 : Deperdussin Monocoque

  • Vitesse maximale : 204 km/h – Envergure : 6,7 mètres – Longueur : 6,1 mètres – Équipage : 1 personne – Origine : France
  • En 1913, voler était devenu. un sport à la mode. Les pilotes risquaient leur vie dans des courses aériennes ou pour battre des records. Le Deperdussin Monocoque, conçu pour la vitesse, se montra à la hauteur : il remporta la prestigieuse coupe aéronautique Gordon Bennett en 1913, devenant ainsi l’avion le plus rapide du monde.
    Le Deperdussin était propulsé par un moteur rotatif qui entraînait l’hélice. Les mécaniciens au sol le faisaient démarrer en tournant l’hélice à la main. Le moyeu de l’hélice était recouvert d’un cône ‘ou “casserole”) pour rendre l’appareil aérodynamique.

1913 Deperdussin Monocoque

1914 : Sikorsky Ilia Mouromets

  • Vitesse maximale : 110 km/h – Envergure : 29,8 mètres – Longueur : 17,5 mètres – Équipage : 4-8 personnes – Origine : Russie
  • Jusqu’à l’arrivée d’Igor Sikorsky, tous les aéroplanes étaient petits et dotés d’un seul moteur. Dès 1913, l’ingénieur aéronautique russe commença à construire des quadrimoteurs, avions géants capables d’accueillir une douzaine de passagers. Pour le confort des voyageurs, l’intérieur était équipé d’un éclairage électrique et des premières toilettes aériennes de l’histoire. L’équipage n’hésitait pas à sortir de l’appareil en vol pour effectuer les réparations courantes.
    Nombreux étaient ceux qui croyaient que cet avion, gros et lourd, ne quitterait jamais le sol, mais ses quatre moteurs de 100 chevaux chacun lui fournissaient une poussée suffisante pour décoller.

1914 Sikorsky Ilia Mouromets

1916 : Sopwith Camel

  • Vitesse maximale : 185 km/h – Envergure : 8,5 mètres – Longueur : 5,7 mètres – Équipage : 1 personne – Origine : Grande-Bretagne
  • Durant la Première Guerre mondiale, on arma des avions de mitrailleuses pour combattre dans les airs. Le Sopwith Camel fut l’avion de chasse britannique le plus célèbre. Son nom de Camel (“le chameau”) lui venait de la bosse sur son fuselage, mais pour certains pilotes ce surnom rappelait aussi que l’avion pouvait avoir “mauvais caractère” et se révéler difficile à piloter.
    Le Sopwith Camel était équipé de deux mitrailleuses tirant à travers l’hélice. Un astucieux système de synchronisation permettait aux balles d’éviter les pales de l’hélice. Lors des combats aériens, un bon pilote pouvait effectuer des virages et des vrilles spectaculaires avec cet engin. Au cours de la guerre, les Camel ont abattu plus d’avions qu’aucun autre chasseur.

1916 Sopwith Camel

1917 : Fokker Dr.1

  • Vitesse maximale : 185 km/h – Envergure : 7,2 mètres – Longueur : 5,8 mètres – Équipage : 1 personne – Origine : Allemagne
  • Le plus célèbre avion de chasse allemand de la Première Guerre mondiale était le Fokker Dr.1 de Manfred von Richthofen, un as de l’aviation surnommé le Baron rouge. Son escadrille était appelée le “Cirque volant” car les appareils qui la composaient étaient peints de couleurs vives. Les trois ailes du Fokker créaient une traînée – la force qui s’oppose au mouvement d’un corps dans l’air – ce qui rendait le triplan assez lent, mais il était redoutable en combat rapproché.
    Comme tous les aviateurs de la Première Guerre mondiale, le pilote d’un triplan Fokker était installé dans un cockpit couvert, exposé au vent et au froid. Deux mitrailleuses étaient montées devant le cockpit. Pour viser, le pilote pointait simplement son appareil vers sa cible et ouvrait le feu. Le Baron rouge abattit ainsi 81 avions ennemis.

1917 Fokker Dr.1

1919 : Vickers Vimy

  • Vitesse maximale : 166 km/h – Envergure : 20,8 mètres – Longueur : 13,3 mètres – Équipage : 2 à 4 personnes – Origine : Grande-Bretagne
  • Le Vickers Vimy fut construit pendant la Première Guerre mondiale pour larguer les bombes sur l’Allemagne. En juin 1919, après la guerre, deux aviateurs britanniques, John Alcock et Arthur Brown, couvrirent à bord d’un Vickers les 3040 km qui séparent Terre-Neuve de l’Irlande. A l’arrivée, leur avion s’écrasa dans une tourbière irlandaise, mais ils avaient effectué le premier vol transatlantique sans escale.
    Le Vickers Vimy était propulsé par deux moteurs Rolls-Royce, qui entraînaient des hélices dont les pales mesuraient 4,2 mètres de long. Le bombardier s’installait dans un habitacle ouvert situé devant le cockpit du pilote. Pour leur vol transatlantique en 1919, Alcock et Brown utilisèrent la soute censée contenir des bombes pour embarquer des réservoirs d’essence supplémentaires.
    Le Vickers Vimy pouvait transporter des bombes sous ses ailes et dans des soutes intérieures.

1919 Vickers Vimy

1923 : Curtiss JN-4 Jenny

  • Vitesse maximale : 121 km/h – Envergure : 13,3 mètres – Longueur : 8,3 mètres – Équipage : 2 personnes – Origine : États-Unis
  • Le Curtiss JN-4 surnommé “Jenny”, fut produit en série pour servir d’avion d’entraînement aux pilotes de l’armée américaine pendant la Première Guerre mondiale. En 1918, une fois la guerre terminée, l’armée revendit une grande partie de son surplus de JN-4 à des acheteurs privés pour la modique somme de 50 dollars chacun. Des “acrobates ambulants” se les arrachèrent. Ces pilotes intrépides, spécialistes de la voltige aérienne, gagnaient leur vie en divertissant le public avec leurs acrobaties et leurs cascades.
    Le Curtiss Jenny était un avion solide et stable, sans fioritures ni carénage. A l’avant était placé un radiateur pour refroidir le moteur. Une fois en l’air, le Jenny volait tout seul, du moins en ligne droite, une caractéristique largement exploitée par les pilotes acrobates qui stupéfiaient les foules en quittant leur cockpit pour grimper sur les ailes de l’avion en vol.

1923 Curtiss JN-4 Jenny

1926 : Ford Tin Goose

  • Vitesse maximale : 196 km/h – Envergure : 23,7 mètres – Longueur : 15,20 mètres – Équipage : 2 personnes – Origine : États-Unis
  • Le Tin Goose fut le premier avion de ligne fabriqué en série. Son surnom (‘'oie en fer blanc”) venait du revêtement en tôle ondulée d’aluminium dont l’avait doté son constructeur, la Ford Motor Company. Le trimoteur ouvrit la première liaison aérienne transcontinentale des États-Unis, en association avec les chemins de fer. Durant les deux jours que durait le trajet, les passagers voyageaient en avion pendant la journée et en train pendant la nuit.
    Les passagers du Tin Goose ne devaient pas s’attendre à un voyage confortable. Le bruit des 3 moteurs était assourdissant, surtout quand, par temps chaud, on ouvrait les hublots. L’avion était agité de violentes secousses, donnant à bon nombre de passagers le mal de l’air. En guise de toilettes, il y avait un siège au-dessus d’un trou dans le plancher… source de surprises très désagréables pour les gens en dessous.
    Le revêtement en tôle ondulée du Tin Goose copiait celui des avions Junkers.

1926 Ford Tin Goose

1927 : Spirit of Saint-Louis

  • Vitesse maximale : 207 km/h – Envergure : 14 mètres – Longueur : 8,40 mètres – Équipage : 1 personne – Origine : États-Unis
  • Il fut construit pour le pilote de l’aérospatiale américaine Charles Lindbergh. Un prix était offert au premier pilote qui effectuerait un vol sans escale de New-York à Paris, et Lindbergh avait décidé de concourir. Son Ryan NYP décolla le 20 mai 1927 et parcourut les 5760 km du trajet en 33 heures 30 minutes. Ce premier vol transatlantique sans escale valut au jeune aviateur une renommée mondiale.
    Pour pouvoir embarquer assez de carburant jusqu’à Paris Lindbergh fit installer un énorme réservoir devant le cockpit. Mais cela lui bouchait tellement la vue qu’il ne pouvait voir devant lui qu’en faisant tourner l’avion de côté, ou en utilisant un périscope. Il navigua une bonne partie du temps à l’aveugle, se concentrant sur les quelques instruments de vol disponibles dans son poste de pilotage.

1927 Spirit of Saint-Louis

1927 : Lockheed Vega

  • Vitesse maximale : 290 km/h – Envergure : 12,5 mètres – Longueur : 8,40 mètres – Équipage : 1 personne – Origine : États-Unis
  • La ligne aérodynamique du Lockheed Vega, sans mâts compliqués sous les ailes et avec un fuselage épuré en contreplaqué, le rendait à la fois rapide et élégant ; c’était un avion très apprécié des hommes d’affaires fortunés et les pilotes célèbres. L’aviatrice Amelia Earhart traversa l’Atlantique en solo à bord d’un Vega en 1932, et l’année suivante le pilote borgne Wiley Post fit le tour du monde en solitaire avec le sien.
    Le Vega était équipé d’un moteur en étoile refroidi par air. Les cylindres autour de l’hélice, qui ressortaient à l’avant de l’appareil, créaient une trainée et réduisaient sa vitesse. A partir de 1929, on recouvrit les moteurs des Vega d’un capot pour leur donner un profil plus aérodynamique.

1927 Lockheed Vega

1928 : De Havilland DH.60 Gipsy Moth

  • Vitesse maximale : 164 km/h – Envergure : 9,1 mètres – Longueur : 7,3 mètres – Équipage : 2 personnes – Origine : Grande-Bretagne
  • Dès la fin des années 1920 et dans les années 1930, la plupart des aviateurs amateurs des aéro-clubs britanniques pilotaient des Gipsy Moth. Solide et fiable, l’avion était célèbre pour ses records sur longue distance. En 1930, Amy Johnson, qui venait d’obtenir son brevet de pilote, effectua un vol en solo de 17 700 km entre l’Angleterre et l’Australie à bord d’un Gipsy Moth d’occasion.
    Gipsy” était le nom du moteur avec cylindres en ligne (placés les uns à côté des autres) qui équipait le Moth et d’autres avions du constructeur. Il était peu puissant, et le Gipsy Moth était lent, freiné par la résistance à l’air des mâts et câbles entre ses ailes, qui gênaient aussi l’accès au cockpit.
    Le DH.60 était un avion bi-place. Le pilote occupait le siège arrière.

1928 De Havilland DH.60 Gipsy Moth

1931 : Macchi M.C. 72

  • Vitesse maximale : 709 km/h – Envergure : 9,5 mètres – Longueur : 8,3 mètres – Équipage : 1 personne – Origine : Italie
  • Au début des années 1930, les hydravions à flotteurs, conçus pour décoller et se poser sur l’eau, étaient les avions de course les plus rapides du monde. En 1933 et 1934, à bord d’un Macchi M.C.72, Francesco Agello battit le record de vitesse jamais atteinte par un être humain, en volant à plus de 700 km/h.
    Le Macchi M.C. 72 était un hydravion expérimental. Il coûta la vie à deux pilotes d’essai. Certains problèmes de l’appareil furent résolus en le dotant d’une étrange double hélice : les pales avant tournaient dans un sens, tandis que les pales arrière tournaient dans l’autre sens.

1931 Macchi M.C. 72

1931 : Sikorsky S-40 Clipper

  • Vitesse maximale : 209 km/h – Envergure : 34,8 mètres – Longueur : 23,4 mètres – Équipage : 4 personnes – Origine : États-Unis
  • Dans les années 1930, les gros hydravions à coque, tels que le Sikorsky S-40, avaient un avantage sur les avions terrestres : capables de décoller et de se poser sur l’eau, ils pouvaient aller dans des endroits où il n’existait pas encore d’aéroport.
    La grosse carlingue des hydravions à coque offrait aux passagers beaucoup plus d’espace que les avions terrestres de l’époque. L’intérieur du S-40 était meublé de fauteuils et de tables de bridge, et des stewards en uniforme marin servaient des repas chauds aux passagers. Propriété de la Pan American Airways, les Clipper reliaient les États-Unis au Mexique, aux Bahamas, et à La Havane.
    Les moteurs du S-40 étaient montés très haut, à l’abri des éclaboussures lors de l’atterrissage.

1931 Sikorsky S-40 Clipper

1932 : Granville Brothers R-1 Super Sportster

  • Vitesse maximale : 473 km/h – Envergure : 7,6 mètres – Longueur : 5,4 mètres – Équipage : 1 personne – Origine : États-Unis
  • Les courses aériennes étaient très populaires dans les années 1930. En 1932, le Sportster de Granville Brothers ‘'(“Gee Bee”) remporta l’une des compétitions en réalisant une moyenne de 473 km/h en ligne droite. Mais c’était un appareil dangereux à piloter. Trois exemplaires seulement en furent construits, et tous s’écrasèrent au sol.
    Le Gee Bee était un énorme moteur en étoile muni de deux petites ailes, d’une queue et d’un cockpit sur le dessus. Ses roues étaient partiellement recouvertes de guêtres arrondies pour réduite la traînée. Le Gee Bee fut l’avion terrestre le plus rapide de son époque, quoique plus lent que certains hydravions.
    Le Sportster était instable et dangereux, mais sa vitesse était grisante. Il ressemblait plus à un gros moteur avec des ailes qu’à un avion.

1932 Granville Brothers R-1 Super Sportster

1934 : Lockheed Electra

  • Vitesse maximale : 325 km/h – Envergure : 16,8 mètres – Longueur : 11,7 mètres – Équipage : 2 personnes – Origine : États-Unis
  • Dans les années 1930, l’arrivée d’une nouvelle génération d’avions de ligne monoplans racée transforma le transport aérien. Le plus élégant d’entre eux était le Lockheed Electra. Entièrement construit en métal, il était insonorisé pour épargner aux passagers le bruit des moteurs et équipé d’instruments pour voler de bruit.
    Bon nombre d’Electra servaient à transporter le courrier, mais la cabine pouvait aussi accueillir dix passagers, et l’avion était populaire auprès des aviateurs célèbres. L’Américaine Amelia Earhart pilotait un Electra lorsqu’elle disparut au-dessus du Pacifique en 1937.

1934 Lockheed Electra

1935 : Hughes H-1 Racer

  • Vitesse maximale : 567 km/h – Envergure : 9,6 mètres – Longueur : 8,2 mètres – Équipage : 1 personne – Origine : États-Unis
  • Le H-1 Racer, construit par l’excentrique milliardaire Howard Hughes, fut l’avion terrestre le plus rapide du monde, atteignant 567 km/h en septembre 1935, avec Hughes aux commandes. Le milliardaire pilota également l’appareil sans escale de Los Angeles à New York en un temps record : 7 heures et 28 minutes.
    Hughes tenait à ce que chaque détail du H-1 soit minutieusement profilé afin d’atteindre une vitesse maximale. Le pilote s’installait dans un cockpit fermé parfaitement intégré dans le corps de l’avion. Le fuselage était recouvert d’un revêtement en aluminium léger, lisse et brillant, et les roues se rétractaient après le décollage.
    Conçu pour la vitesse, le Hughes H-1 était à la pointe de la technologie.

1935 Hughes H-1 Racer

1935 : Douglas DC-3

  • Vitesse maximale : 370 km/h – Envergure : 29 mètres – Longueur : 19,6 mètres – Équipage : 2 personnes – Origine : États-Unis
  • Le Douglas DC-3 est l’un des avions les plus fameux. Cet avion de ligne fut transformé, pendant la Seconde Guerre mondiale, en appareil de transport militaire. Rebaptisé C-47, il était affecté au ravitaillement et au largage de parachutistes. Plus de 10 600 exemplaires de toutes les versions de DC-3 ont été produits.
    Dans un DC-3, le pilote et le co-pilote étaient assis côte à côte devant le double tableau de bord, le pilote à gauche. Sûr et fiable, l’avion s’était acquis une réputation de quasi-indestructible. Il pouvait voler de jour ou de nuit, dans n’importe quelles conditions météo, ou presque.
    Également baptisé Dakota, le DC-3 a été utilisé par les compagnies aériennes et les armées du monde entier.

1935 Douglas DC-3

1937 : Messerschmitt BF-109

  • Vitesse maximale : 570 km/h – Envergure : 9,8 mètres – Longueur : 8,6 mètres – Équipage : 1 personne – Origine : Allemagne
  • Lorsque l’Allemagne nazie voulut étendre ses forces aériennes dans les années 1930, elle choisit le Messerschmitt BF-109 comme nouvel avion de chasse monoplace. Entièrement fait en alliage d’aluminium, doté d’un habitacle fermé, ce chasseur était plus rapide et plus redoutable qu’aucun avion de combat avant lui.
    Le moteur Daimler-Benz de 12 cylindres du Messerschmitt BF-109 conférait à l’avion une vitesse impressionnante. Un canon pouvait tirer à travers le cône d’hélice. Son train d’atterrissage se rétractait vers l’extérieur pour rentrer dans les ailes après le décollage. Il fallait au pilote une grande habileté pour atterrir sans dommage.
    Le Messerschmitt fut un avion de chasse crucial pour l’Allemagne dans la bataille d’Angleterre en 1940.

1937 Messerschmidt BF-109

1938 : Boeing B-17

  • Vitesse maximale : 462 km/h – Envergure : 31,6 mètres – Longueur : 22,7 mètres – Équipage : 10 personnes – Origine : États-Unis
  • Le bombardier américain le plus célèbre de la Seconde Guerre mondiale était surnommé Flying Fortress (la “forteresse volante”) en raison de sa batterie de 13 mitrailleuses destinées à repousser les attaques des avions ennemis. Volant à haute altitude et à grande vitesse en formation de combat, les B-17 effectuaient des raids aériens au-dessus de l’Allemagne en plein jour.
    Pour protéger le B-17 des attaques par en-dessous, des mitrailleuses étaient logées dans une tourelle sphérique sous le ventre de l’appareil. La tourelle pivotait pour suivre la trajectoire des chasseurs ennemis. Le mitrailleur devait être de petite taille pour se glisser dans cet endroit exigu. De là, il jouissait d’une vue très spectaculaire, mais était très exposé au danger une fois le combat engagé.
    Pendant la Seconde Guerre mondiale, un B-17 transportait généralement 2,7 tonnes de bombes.

1938 Boeing B-17

1938 : Supermarine Spitfire

  • Vitesse maximale : 575 km/h – Envergure : 11,2 mètres – Longueur : 9,1 mètres – Équipage : 1 personne – Origine : Grande-Bretagne
  • Entièrement métallique, cet avion de chasse à la pointe du progrès fut livré à la Royal Air Force juste à temps pour affronter le Messerschmitt BF-109 dans la bataille d’Angleterre en 1940. Ses ailes elliptiques caractéristiques contenaient huit mitrailleuses. Les pilotes appréciaient sa maniabilité dans les virages à grande vitesse au cours des combats.
    L’un des secrets de la réussite du Spitfire était la puissance et la fiabilité de son moteur de 12 cylindres fabriqué par Rolls-Royce. Fleuron de la technologie britannique, le moteur Merlin équipait aussi les bombardiers Lancaster et les chasseurs Hurricane de la R.A.F., ainsi que les avions de chasse américains Mustang.
    De nombreux Spitfire furent équipés de canons et de mitrailleuses dans les ailes.

1938 Supermarine Spitfire

1940 : Boeing 307 Stratoliner

  • Vitesse maximale : 395 km/h – Envergure : 32,7 mètres – Longueur : 22,7 mètres – Équipage : 3 personnes – Origine : États-Unis
  • Avant les années 1940, tous les avions de ligne volaient à basse altitude, au gré des intempéries. A une altitude plus élevée, les passagers auraient eu besoin de masques à oxygène pour respirer. Mais la cabine étanche et pressurée du Stratoliner allait leur assurer un voyage confortable, même en altitude.
    Le Stratoliner fut l’un des premiers avions de ligne quadrimoteurs. Pour faire face à la complexité croissante des commandes de l’appareil, on adjoignit aux pilote et co-pilote un mécanicien navigant, chargé de veiller au bon fonctionnement des moteurs et autres appareils.
    Construit par TWA; le Stratoliner permettait de gagner deux heures sur les vols américains transcontinentaux.

1940 Boeing 307 Stratoliner

1941 : Gloster E.28/39

  • Vitesse maximale : 544 km/h – Envergure : 8,8 mètres – Longueur : 7,7 mètres – Équipage : 1 personne – Origine : Grande-Bretagne
  • Le Gloster E.28/39 était un prototype, conçu par l’ingénieur britannique Frank Whittle pour expérimenter le principe d’un avion à réaction. L’idée d’un appareil sans hélice semblait incroyable à l’époque, même si les Allemands avaient déjà testé le Heinkel He-178 en 1939. Le E.28/39 effectua son premier vol en 1941.
    Le turboréacteur du E.28/39 était basique mais efficace. L’air entrant par une buse située à l’avant, était comprimé puis mélangé à du carburant et enfin enflammé. En jaillissant de la tuyère d’éjection, cela engendrait une poussée qui propulsait le E.28/39 en avant.
    Les vols d’essai des prototypes du E.28/39 ont permis la mise au point du chasseur Gloster Meteor.

1941 Gloster E28-39

1942 : Avro Lancaster

  • Vitesse maximale : 462 km/h – Envergure : 31,1 mètres – Longueur : 21,2 mètres – Équipage : 7 personnes – Origine : Grande-Bretagne
  • La Royal Air Force britannique utilisait ce bombardier lourd pour effectuer des raids de nuit sur l’Allemagne pendant la Seconde Guerre mondiale. L’audacieuse mission des “briseurs de barrages”, en 1943, le rendit célèbre ; au cours de cette opération, les pilotes pilonnèrent les barrages de la Ruhr avec des bombes qui ricochaient sur l’eau jusqu’à leur cible.
    Opérant de nuit, l’équipage du Lancaster utilisait d’ingénieux appareils de radio et de radar pour localiser ses cibles dans l’obscurité. Le bombardier radio utilisait aussi un système radar qui l’avertissait des attaques des chasseurs ennemis.

1942 Avro Lancaster

1942 : North American P-51 Mustang

  • Vitesse maximale : 704 km/h – Envergure : 11,3 mètres – Longueur : 9,9 mètres – Équipage : 1 personne – Origine : États-Unis
  • Le Mustang a métamorphosé la guerre aérienne. Capable de voler plus loin qu’aucun avion de chasse avant lui, il escortait les bombardiers alliés dans leurs raids à longue distance au-dessus de l’Allemagne et abattait les chasseurs ennemis qui tentaient de les intercepter. Il excellait aussi dans l’attaque des troupes et des blindés au sol à coups de roquettes et de bombes.
    Le Mustang était armé de six mitrailleuses logées dans ses ailes. Cela lui donnait la puissance e feu nécessaire pour détruire n’importe quel chasseur ennemi dans les combats aériens. Propulsé par une version modifiée du moteur Rolls-Royce Merlin qui équipait le Spitfire, le Mustang était plus rapide que tous es avions allemands à hélices.
    Le Mustang a été le meilleur avion de chasse des Alliés pendant la Seconde Guerre mondiale.

1942 North American P-51 Mustang

1943 : Grumman Hellcat

  • Vitesse maximale : 612 km/h – Envergure : 13,1 mètres – Longueur : 10,2 mètres – Équipage : 1 personne – Origine : États-Unis
  • Au cours de la Seconde Guerre mondiale, de terribles combats opposèrent les porte-avions américains et japonais sur l’océan Pacifique. Le Grumman Hellcat  était un chasseur embarqué américain, construit pour pouvoir décoller depuis le pont des porte-avions. Lors de la bataille de la mer des Philippines en 1943, les Hellcat abattirent plus de 400 avions japonais en une semaine.
    Le cockpit monoplace du Hellcat était muni de vitres pare-balles, et un blindage métallique protégeait le pilote des tirs ennemis. Les ailes se repliaient quand l’appareil restait stationné sur le pont encombré d’un porte-avions. Les Hellcat étaient souvent armés à la fois de mitrailleuses et de canons.

1943 Grumman Hellcat

1943 : Lockheed Constellation

  • Vitesse maximale : 547 km/h – Envergure : 38,5 mètres – Longueur : 35,4 mètres – Équipage : 5 personnes – Origine : États-Unis
  • Surnommé affectueusement “Connie”, le Constellation était le plus élégant et le plus prestigieux des avions de ligne quadrimoteurs à hélices qui dominaient le transport aérien international après la Seconde Guerre Mondiale. Il a été l’un des premiers avions commerciaux à assurer un service transatlantique régulier.
    Les voyages en Constellation n’étaient pas bon marché. Les passagers exigeaient un service de luxe et des sièges confortables, car les trajets duraient encore très longtemps : 11 heures par exemple entre San Francisco et New York à la fin des années 1940.
    Le Connie était immédiatement reconnaissable grâce à sa triple dérive.

1943 Lockheed Constellation

1944 : Messerschmitt ME-262 Schwalbe

  • Vitesse maximale : 870 km/h – Envergure : 12,5 mètres – Longueur : 10,6 mètres – Équipage : 1 personne – Origine : Allemagne
  • Déployés par l’Allemagne pour se défendre des attaques des bombardiers alliés, les Schwalbe (“hirondelles”) furent les premiers chasseurs à réaction engagés en opération. Dans le ciel, ils étaient les plus rapides ; ils abattirent un nombre considérable d’avions ennemis pendant la Seconde Guerre mondiale mais, trop peu nombreux, ils ne purent influer sur le dénouement du conflit.
    Les commandes du Me-262 n’étaient pas plus sophistiquées que celles des avions à hélices traditionnels de l’époque. L’appareil ultra-rapide se montrait extrêmement délicat à piloter et encore plus difficile à faire atterrir sans danger. Seuls les pilotes de chasse allemands les plus expérimentés prenaient les commandes des Me-262.
    La vitesse du chasseur à réaction allemand stupéfiait les pilotes alliés.

1944 Messerschmitt ME-262 Schwalbe

1947 : Bell X-1

  • Vitesse maximale : 1556 km/h – Envergure : 8,5 mètres – Longueur : 9,4 mètres – Équipage : 1 personne – Origine : États-Unis
  • Conçu comme une “balle ailée” pour tester les effets des vols à une vitesse proche du son, le Bell X-1 fut le premier avion à voler plus vite que le son. Beaucoup de gens croyaient que l’appareil ou le pilote ne résisteraient pas au franchissement du mur du son mais, le 14 octobre 1947, le pilote d’essai Chuck Yeager leur prouva qu’ils se trompaient.
    C’est un B-29 qui emporta le Bell X-1 à haute altitude, avant de le larguer comme une bombe. Dès que le X-1 s’écarta de l’avion porteur, le pilote Chuck Yeager alluma le moteur-fusée, qui fonctionnait à l’alcool et à l’oxygène liquide, et atteignit rapidement sa vitesse maximale.
    Chuck Yeager baptisa son Bell X-1 Glamorous en hommage à sa femme.

1947 Bell X-1

1947 : Hughes H-4 Hercules

  • Vitesse maximale : 354 km/h – Envergure : 97,5 mètres – Longueur : 66,6 mètres – Équipage : 3 personnes – Origine : États-Unis
  • Communément appelé “Spruce Goose” (“oie en sapin”), le gigantesque avion en bois d’Howard Hughes fut l’échec le plus célèbre de l’histoire de l’aviation. Hughes destinait cet hydravion à coque au transport transatlantique des troupes américaines pendant la Seconde Guerre mondiale, mais l’appareil ne fut prêt que deux ans après la fin de la guerre et on n’en construit qu’un seul exemplaire.
    Le H-4 était construit en bois de bouleau, et non de sapin. Il était vraiment énorme, avec une envergure plus large que celle de tous les avions construits jusqu’alors. Il lui fallait huit moteurs pour décoller de la surface de l’eau. Le vaste intérieur était conçu pour transporter 750 soldats américains avec tout leur équipement.
    Le Spruce Goose n’effectua qu’un seul vol, très court, avec Howard Hughes aux commandes.

1947 Hughes H-4 Hercules

1949 : Mikoyan-Gourevitch MIG-15

  • Vitesse maximale : 1074 km/h – Envergure : 10 mètres – Longueur : 11,3 mètres – Équipage : 1 personne – Origine : URSS
  • Le MIG-15 appartient à la génération des chasseurs à réaction entrés en service après la Seconde Guerre mondiale. Volant sans l’aide d’ordinateurs ni d’aucun instrument sophistiqué, ces petits avions représentaient un défi pour les pilotes, même en temps de paix. Durant la guerre de Corée, les MIG-15 affrontèrent les F-86 Sabre américains lors des premiers combats aériens entre avions à réaction.
    La silhouette du MIG-15 était simple et dépouillée, ses ailes formaient une flèche. L’entrée de l’air pour son moteur Nene – construit à l’origine par le britannique Rolls-Royce – se trouvait dans le nez de l’avion. Les gaz chauds qui propulsaient l’appareil sortaient par l’arrière. La conduite d’air passait de part et d’autre du poste de pilotage.
    Youri Gagarine, qui fut le premier homme dans l’espace, était pilote de MIG.

1949 Mikoyan-Gourevitch MIG-15

1949 : Taylor Aerocar

  • Vitesse maximale : 188 km/h – Envergure : 10,4 mètres – Longueur : 6,6 mètres – Équipage : 1 personne – Origine : États-Unis
  • L’idée d’un avion utilisable aussi sur la route est séduisante. L’Aerocar de Moulton Taylor a failli faire de ce concept une réalité. Sur route il suffisait de lui replier les ailes et la queue et de les prendre en remorque. Sur la piste d’envol, il ne fallait pas plus de cinq minutes pour transformer la voiture en avion.
    La voiture servait de poste de pilotage à l’avion. Le même moteur propulsait l’Aerocar dans ses deux modes d’utilisation. Il entraînait tour à tour les roues de la voiture et l’hélice propulsive située à l’arrière. L’Aerocar fonctionnait, mais il n’eut pas le succès commercial escompté : ses performances, que ce soit en mode avion ou en mode voiture, étaient médiocres. Seulement six exemplaires de ce modèle furent construits.

1949 Taylor Aerocar

1952 : De Haviland Comet

  • Vitesse maximale : 740 km/h – Envergure : 35 mètres – Longueur : 28 mètres – Équipage : 4 personnes – Origine : Grande-Bretagne
  • Il fut le premier avion de ligne à réaction à entrer en service. Rapide et élégant, il semblait destiné au succès, jusqu’à ce qu’une série de mystérieux accidents le retienne au sol. Le problème fut plus tard identifié comme étant causé par la “fatigue du métal”. Le temps que Comet recommence à voler, il avait perdu son avance technique sur les autres avions à réaction, comme le Boeing 707.
    Le Comet offrait à ses passagers – fortunés pour la plupart – le confort d’un voyage bénéficiant des installations les plus modernes. Leur bien-être était encore amélioré par la vitesse de l’appareil, qui réduisait les temps de trajet : un vol Londres-Tokyo durait 10 heures de moins qu’avec un avion de lignes à hélices le plus rapide. Le Comet disposait d’une quarantaine de sièges.

1952 De Haviland Comet

1952 : Boeing B-52

  • Vitesse maximale : 1046 km/h – Envergure : 56,4 mètres – Longueur : 48,5 mètres – Équipage : 5-6 personnes – Origine : États-Unis
  • Peu d’avions ont eu une vie aussi longue que le bombardier B-52 Stratofortress : il était encore en service actif 60 ans après son premier vol. Le B-52 fut utilisé pour larguer les bombes durant la guerre du Vietnam et pour lancer des missiles de croisière au cours des guerres contre l’Irak.
    Les turboréacteurs du B-52 sont placés par paires dans quatre nacelles, situées sous les bords d’attaque des longues ailes en flèche du bombardier. La poussée totale des moteurs est énorme. Les ailes, très flexibles, sont équipées d’une roue supplémentaire à leur extrémité, destinée à les soutenir lors de l’atterrissage et du décollage.

1952 Boeing B-52

1955 : Loockheed U-2

  • Vitesse maximale : 805 km/h – Envergure : 31,4 mètres – Longueur : 19,2 mètres – Équipage : 1 personne – Origine : États-Unis
  • Durant la guerre froide, la CIA utilisa l’avion-espion U-2 pour photographier les bases militaires en Union soviétique. L’avion volait à très haute altitude pour échapper aux missiles mais, en 1960, un U-2 fut abattu et son pilote Gary Powers  capturé lors d’une mission de reconnaissance au-dessus de l’Union soviétique. Deux ans plus tard, des U-2 repérèrent des rampes de lancement de missiles nucléaires à Cuba, déclenchant ainsi la fameuse crise des missiles.
    Le U-2 est équipé d’appareils photo commandés par le pilote depuis son cockpit, capables de photographier le sol de très haut. Construit comme un planeur, mais propulsé par un réacteur, le U-2 peut voler à 21 000 mères d’altitude. Les satellites ont pris en charge la plupart de ses fonctions, mais il y a encore des U-2 en service aujourd’hui.

1955 Loockheed U-2

1956 : Avro Vulcan

  • Vitesse maximale : 1030 km/h – Envergure : 30,1 mètres – Longueur : 29,6 mètres – Équipage : 5 personnes – Origine : Grande-Bretagne
  • L’Avro Vulcan faisait partie des V-bombers de la Royal Air Force britannique, conçus pour lancer une attaque nucléaire contre l’Union soviétique pendant la guerre froide. Ses ailes en delta lui donnaient une silhouette d’avant-garde pour l’époque. Les Vulcan n’ont été qu’une fois engagés dans des combats : en 1982, lors de la guerre des Malouines entre la Grande-Bretagne et l’Argentine, pour larguer des bombes conventionnelles.
    Le Vulcan n’était armé ni de mitrailleuses ni de missiles défensifs. Il était censé échapper à la formidable défense anti-aérienne soviétique en volant à basse altitude, son équipage brouillant les radars ennemis et les systèmes de guidage de missiles grâce à un système de contre-mesures électroniques. Ces principes ne furent jamais mis à l’épreuve en situation réelle.

1956 Avro Vulcan

1959 : North American X-15

  • Vitesse maximale : 7274 km/h – Envergure : 6,7 mètres – Longueur : 15,5 mètres – Équipage : 1 personne – Origine : États-Unis
  • Le X-15 était un avion expérimental utilisé par l’US Air Force et la NASA dans le cadre des recherches sur les vols à très haute vitesse aux frontières de l’espace. Propulsé par un moteur-fusée, le X-15 pulvérisa tous les records de vitesse détenus par un avion piloté en atteignant 7 250 km/h. Ses vols l’emportèrent à une altitude record de 108 km au-dessus de la Terre, ce qui, selon de nombreux critères, les font considérer comme des vols spatiaux.
    Le X-15 utilisait un moteur-fusée plutôt qu’u moteur à réaction. Les avions à réaction sont “aérobies”, ils ont besoin d’air pour fonctionner et ne pourraient donc pas voler à des altitudes comme celles atteintes par le X-15, aux limites de l’atmosphère. Un avion-fusée peut fournir une accélération énorme pendant un temps très court, épuisant de ce fait rapidement tout son carburant.
    A très haute vitesse, l’empennage cruciforme donnait de la stabilité à l’avion.

1959 North American X-15

1963 : Learjet 23

  • Vitesse maximale : 858 km/h – Envergure : 10,8 mètres – Longueur : 13,2 mètres – Équipage : 2 personnes – Origine : États-Unis
  • Dans les années 1960, posséder un Learjet était un formidable signe extérieur de réussite sociale. C’est l’inventeur et homme d’affaires Bill Lear qui avait fabriqué cet avion privé, capable de voler aussi vite qu’un avion de ligne à réaction. Le modèle de 1965, le Learjet 24, a fait le tour du monde en un peu plus de 50 heures.
    Le Learjet était conçu pour la vitesse. La cabine était étroite et basse de plafond, mais confortable, avec sièges inclinables, tablettes pliantes et éclairage entièrement ajustable. Certains éléments étaient personnalisés pour le propriétaire, comme les serviettes de table et de toilette marquées de son monogramme.
    Devenu un classique, le design du Learjet s’est inspiré de celui des avions de chasse.

1963 Learjet 23

1966 : Lockheed SR-71 Blackbird

  • Vitesse maximale : 3 620 km/h – Envergure : 16,9 mètres – Longueur : 32,7 mètres – Équipage : 2 personnes – Origine : États-Unis
  • La silhouette du SR-71 Blackbird est aussi extraordinaire que ses performances. L’avion à réaction le plus rapide jamais construit peut voler à 26 km au-dessus de la Terre et à plus de trois fois la vitesse du son. Son revêtement en alliage de titane résiste à la chaleur extrême que génèrent de tels vols. De même que le U-2, le Blackbird a été conçu pour servir d’avion espion à la CIA.
    Les ailes courtes et minces et le fuselage longiligne du Blackbird (”le merle”) contrastent avec les énormes nacelles de ses moteurs. A vitesse maximale, les moteurs fonctionnent comme des statoréacteurs. La forme de l’avion réduit au minimum la traînée ; elle le rend aussi plus difficilement repérable par les radars.
    Comme les astronautes, les pilotes du Blackbird doivent porter une combinaison pressurisée et un casque.

1966 Lockheed SR-71 Blackbird

1969 : Hawker Siddeley Harrier

  • Vitesse maximale : 1 180 km/h – Envergure : 7,7 mètres – Longueur : 14,4 mètres – Équipage : 1 personne – Origine : Grande-Bretagne
  • Surnommé “Jump Jet”, le Harrier est le premier ADAC/ADAV (avion à décollage et atterrissage court ou vertical) opérationnel. Des tuyères orientables dirigent la poussée des moteurs vers le bas pour le décollage, puis pivotent vers l’arrière en vol normal. Cependant, le décollage vertical limite le poids de sa cargaison.
    La version Sea Harrier de cet avion militaire s’est révélée très utile sur les petits porte-avions. Grâce à une rampe inclinée, l’avion pouvait décoller d’un pont d’envol long de 200 mètres seulement. Les Harrier ont prouvé leur efficacité dans les combats aériens au cours de la guerre des Malouines entre la Grande-Bretagne et l’Argentine, en 1982.
    Depuis le Harrier original, plusieurs versions ont été développées.

1969 Hawker Siddeley Harrier

1969 : Boeing 747

  • Vitesse maximale : 893 km/h – Envergure : 59,6 mètres – Longueur : 70,6 mètres – Équipage : 3 personnes – Origine : États-Unis
  • Le Boeing 747 à fuselage large, surnommé ‘'Jumbo Jet”, a transformé le transport aérien en rendant les vols long-courriers accessibles au plus grand nombre. Gigantesque, il transportait deux fois plus de passagers que les autres avions de ligne de son époque.
    La plupart des 747 peuvent accueillir entre 350 et 420 passagers, mais les derniers modèles offrent désormais jusqu’à 660 sièges. Lorsque l’avion entra en service, le prix des billets pour les vols long-courriers diminua. Plus de 1400 exemplaires ont été construits.
    Air Force One, l’avion personnel du président des États-Unis, est un Boeing 747 réaménagé.

1969 Boeing 747

1969 : Concorde

  • Vitesse maximale : 2 350 km/h – Envergure : 25,6 mètres – Longueur : 62,1 mètres – Équipage : 3 personnes – Origine : Grande-Bretagne / France
  • Lorsque le Concorde fut conçu dans les années 1960, les constructeurs aéronautiques pensaient que les avions de transport commercial supersoniques constituaient l’avenir. Mais le Concorde en a été le seul représentant. Chef-d’œuvre de technologie et de design, il s’est montré à la hauteur .en matière de vitesse, mais beaucoup se sont plaints de la pollution et du bruit qu’il générait. Seize exemplaires seulement ont été construits, et l’avion a été retiré du service en 2003.
    Le Concorde accomplissait l’exploit de transporter ses passagers à vitesse supersonique au cours d’un vol sans heurts, confortable et silencieux. Mais il était petit et ne pouvait accueillir que 100 passagers. Inévitablement, il devint un moyen de transport de luxe réservé à une minorité aisée, prête à payer le prix fort pour réduire la durée des ses trajets.
    Le nez du Concorde s’abaissait au moment du décollage et de l’atterrissage pour ne pas gêner la vision du pilote.

1969 Concorde

1970 : Grumman F-14 Tomcat

  • Vitesse maximale : 2 485 km/h – Envergure : 19,6 mètres – Longueur : 18,9 mètres – Équipage : 2 personnes – Origine : États-Unis
  • Le Tomcat de l’US Navy a sans doute été le premier avion de chasse véritablement moderne. Il était bourré d’ordinateurs, de radars et de systèmes d’armement d’une extrême complexité. Deux turboréacteurs à double flux lui fournissaient plus de puissance qu’aucun chasseur n’en avait eue jusqu’alors. Des missiles à longue portée lui permettaient d’attaquer un ennemi à 160 km de distance.
    Ses ailes à géométrie variable ont contribué au succès du Tomcat. Un ordinateur modifiait sa voilure pour l’adapter à la vitesse de façon optimale : les ailes étaient repliées à vitesse supersonique et dépliées à vitesse basse pour lui permettre d’atterrir sur le pont d’un porte-avions.
    Le F-14 Tomcat est devenu  une légende depuis son apparition dans le film Top Gun.

1970 Grumman F-14 Tomcat

1983 : Lockheed F-117 Nighthawk

  • Vitesse maximale : 1040 km/h – Envergure : 13,20 mètres – Longueur : 20,1 mètres – Équipage : 1 personne – Origine : États-Unis
  • Surnommé “Bat Plane” (“l’avion chauve-souris”), le F-117 fut le premier avion furtif, conçu pour être indétectable par les radars ennemis. Bien que qualifié de chasseur, il sert essentiellement d’avion d’attaque au sol. Déployés pour la première fois en Irak en 1991, les F-117 ont percé les défenses anti-aériennes et bombardé Bagdad.
    Les surfaces anguleuses du F-117 dévient les ondes radar et son revêtement noir les absorbe. Plutôt lent pour un chasseur, l’avion doit attaquer de nuit. Le pilote regarde rarement hors de son cockpit, se concentrant sur l’affichage électronique qui lui fournit une image infrarouge du sol et quantité d’autres informations.

1983 Lockheed F-117 Nighthawk

1986 : Rutan Voyager

  • Vitesse maximale : 196 km/h – Envergure : 33,80 mètres – Longueur : 8,90 mètres – Équipage : 2 personnes – Origine : États-Unis
  • En décembre 1986, Dick Rutan et Jeana Yeager effectuèrent le premier vol autour du monde sans escale et sans ravitaillement. Cet exploit, ils l’accomplirent à bord du Voyager, un extraordinaire avion à hélices, économe en carburant, dessiné par le frère de Dick, Burt Rutan.
    Il fallut au Voyager neuf jours pour parcourir les 42000 km de son tour du monde à une vitesse moyenne de 186 km/h. Rutan et Yeager se relayaient aux commandes, mais cela ne les empêcha pas de ressentir les effets de la fatigue : il était difficile de se reposer dans le poste de pilotage, fort exigu.
    Avec ses hélices à l’avant et à l’arrière, le Voyager était conçu pour réduire au minimum sa consommation de carburant.

1986 Rutan Voyager

1995 : Airbus A300-600ST Beluga

  • Vitesse maximale : 912 km/h – Envergure : 44,80 mètres – Longueur : 56,20 mètres – Équipage : 2 personnes – Origine : France / Allemagne
  • L’étrange avion-cargo d’Airbus doit son nom à la baleine blanche, ou béluga, dont il a la forme bombée. Elaboré à partir de l’avion de ligne A-300, le Beluga a été construit pour acheminer les larges pièces d’avion d’Airbus mais il est aussi utilisé pour le transport de cargaisons exceptionnelles.
    La soute du Beluga mesure 7 mètres de large et 37,7 mètres de long. Les moteurs de l’avion ne sont pas assez puissants pour soulever des charges très lourdes, mais le volume de la soute lui permet d’embarquer des chargements de formes et de dimensions inhabituelles. L’avion a ainsi transporté des hélicoptères entiers, des ailes d’avion et des éléments de station orbitale.

1995 Airbus A300-600ST Beluga

1997 : Northrop Grumman B-2 Spirit

  • Vitesse maximale : 1010 km/h – Envergure : 52,40 mètres – Longueur : 21 mètres – Équipage : 2 personnes – Origine : États-Unis
  • De nombreux concepteurs aéronautiques rêvaient de créer une “aile volante”. Avec l’étonnant bombardier furtif B-2, ce rêve est devenu réalité. L’avion entier est une aile dans laquelle sont intégrés les moteurs, le fuselage et le cockpit. Son nom, Spirit (“esprit”), vient de sa capacité à se déplacer comme un fantôme, invisible aux radars ennemis.
    Bombes et missiles sont chargés dans une soute d’armement intérieure, afin de conserver le profil furtif, ultra-lisse de l’avion. Les B-2 ont combattu au Kosovo, en Irak et en Afghanistan. Il en a été construit 21, pour un coût d’environ 2 milliards de dollars chacun, ce qui en fait l’avion le plus cher de l’histoire de l’aéronautique.
    Ravitaillés en vol, les B-2 basés aux États-Unis pouvaient couvrir de grandes distances pour accomplir leurs missions. Le B-2 peut larguer jusqu’à 18 tonnes de bombes.

1997 Northrop Grumman B-2 Spirit

2005 : Airbus A380

  • Vitesse maximale : 945 km/h – Envergure : 79,8 mètres – Longueur : 72,7 mètres – Équipage : 2 personne – Origine : France / Allemagne
  • Le quadriréacteur Airbus A380 est le plus gros avion de ligne jamais construit. Son envergure dépasse de 20 mètres celle du Boeing 747, et 853 passagers peuvent prendre place dans sa cabine à double pont. Pour supporter une masse qui, au décollage, atteint 450 tonnes, pas moins de 22 roues sont nécessaires.
    L’intérieur de l’A380 offre 50% d’espace de plus que celui du Boeing 747. Dans sa configuration habituelle, il peut accueillir 525 passagers. Des sièges confortables et des aménagements luxueux accueillent les clients de première classe. La cabine est silencieuse, plus que celle de la plupart des autres avions de ligne.

2005 Airbus A380

2006 : Lockheed Martin F-35 Lightning II

  • Vitesse maximale : 1930 km/h – Envergure : 10,7 mètres – Longueur : 15,7 mètres – Équipage : 1 personne – Origine : États-Unis
  • Le F-35 est à la pointe de la technologie actuelle. Il fonctionne aussi bien comme avion furtif d’attaque au sol que comme intercepteur ultrarapide. Sa version navalisée est capable de décoller d’un pont d’un porte-avions et d’atterrir verticalement. Toutes les informations indispensables au pilote sont projetées sur la visière de son casque qui lui permet de voir à 360°.
    Le F-35 peut emporter des missiles et des réservoirs largables sous ses ailes, mais cela le rend plus visible par les radars et annule l’effet “furtif”. En mode furtif, l’avion transporte bombes et missiles dans deux soutes d’armement intérieures et dépend d’avions ravitailleurs pour son réapprovisionnement en carburant.

2006 Lockheed Martin F-35 Lightning II

2009 : Boeing 787 Dreamliner

  • Vitesse maximale : 912 km/h – Envergure : 60,1 mètres – Longueur : 62,8 mètres – Équipage : 2 personnes – Origine : États-Unis
  • Au XXIème siècle, on commence à remettre en question le transport aérien, polluant, source de bruit et gourmand en carburant. Le Dreamliner est la solution que propose Boeing pour des vols plus écologiques : un avion de ligne de taille moyenne, fabriqué en matériaux légers, dont tous les éléments sont conçus pour maximiser les économies d’énergie.
    Conçu pour offrir des vols long-courriers rapides et confortables, le 787 se veut une réponse aux préoccupations d’aujourd’hui. Ainsi, pour réduire le bruit, des nacelles des moteurs ont été dotées de bords dentelés, les chevrons. Ils rendent le 787 plus silencieux que les autres avions de ligne. Par ailleurs, le Dreamliner consomme 20% de carburant de moins que les appareils similaires. Il peut voler 14 500 km sans escale.

2009 Boeing 787 Dreamliner

Les photos sont celles des maquettes que j’ai confectionnées, les textes sont issus de l’ouvrage précédemment cité

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